L’Afrique sub-saharienne porte un lourd fardeau avec l’augmentation des cancers pédiatriques.

16 février 2024

Environ 80% des cas mondiaux sont diagnostiqués sur le continent. En 2020, 28 000 enfants africains ont perdu la vie des suites d’un cancer et 52 000 nouveaux cas ont été recensés en Afrique.

À l’occasion de la Journée Internationale du Cancer de l’Enfant, le GFAOP organisait à Abidjan (Côte d’Ivoire) une réunion d’experts de haut niveau rassemblant 50 praticiens africains de 16 pays venus partager leurs expériences et défis.
Trois tables rondes ont mis en lumière les progrès réalisés au sein des unités pilotes au Bénin, Togo, Sénégal, Burkina-Faso, Guinée, Mali et Côte d’Ivoire, particulièrement dans la prise en charge des 5 cancers les plus fréquents en Afrique. Formations, apport des protocoles thérapeutiques, consolidation des parcours de soins, registre hospitalier pour collecter des données cliniques constituent partout des acquis.
Le Plan Mondial de l’OMS pour la cancérologie pédiatrique (2018) à travers l’objectif de guérir 60% des enfants atteints de cancer d’ici à 2030 rappelé par le Pr Joyce Balagadde Kambugu (SIOP Africa) constitue un « tournant dans la lutte » pour une maladie curable dans certaines conditions comme l’a souligné par le Pr Laila Hessissen (Pdt du GFAOP) dans son introduction magistrale. Si l’environnement évolue favorablement, les plans cancers n’ont toutefois pas suscité dans tous les pays la même attention pour les cancers pédiatriques. De nombreux défis demeurent comme l’accès aux médicaments et aux structures de santé, les diagnostics trop tardifs, autant de facteurs aux trop nombreux abandons de traitement.
Au Bénin, des résultats spectaculaires ont été constatés par le Dr Gilles Bognon à travers des campagnes de formation au diagnostic précoce des personnels de santé, une collaboration avec la Fondation Claudine Talon pour des campagnes de sensibilisation des publics et des relais communautaires.
Les échanges ont montré que la pluridisciplinarité au sein des équipes soignantes restait un des atouts majeurs, mais celle avec les psychologues, sociologues, anthropologues et la société civile. Les partenariats avec la Fondation Claudine Talon, rappelée par le Pr Blaise Ayivi, ou avec la Foundation S soulignée par le Dr Isabelle Villadary, les jumelages comme celui entre l’AP-HM et le CHU de Treichville sont également des leviers essentiels pour mobiliser de nouvelles ressources et compétences.
Cette journée entre ces leaders de l’oncologie pédiatrique en Afrique coordonnée par le Dr Jean-Jacques Atteby a permis des échanges ouverts sur les pratiques du soin, l’usage des soins palliatifs, le « mieux parler du cancer » aux enfants malades et leurs familles. Un acquis commun: des solutions adaptées, mais africaines existent pour relever les défis  de la prise en charge des enfants africains.